On comprend l'effet qu'avait produit dans un pareil mom les vo?tes, et que
chacun croyait lire en lettres de flamme sur les murs de la salle du festin, le
héraut qui venait, comme le fécial antique, de jeter sur le sol ennemi le
javelot enflammé et sanglant, symbole de la guerre, s'éloigna à pas lents,
faisant résonner le fourreau de son sabre sur les degrés de marbre de
l'escalier. Puis, à ce bruit à peine éteint, succéda celui d'une voiture de
poste qui IV - LA F?TE DE LA PEUR.. 52 Page 56. , La
San-Felice, Tome I s'éloignait au galop de quatre chevaux vigoureux. IV - LA
F?TE DE LA PEUR.. 53 Page 57.V - LE PALAIS DE LA REINE JEANNE Il existe à
Naples, à l'extrémité de Mergellina, aux deux tiers à peu près de la montée du
Pausilippe, qui, à l'époque dont nous parlons, n'était qu'un sentier à peine
carrossable ; il existe, disons-nous, une ruine étrange, s'avan?ant de toute sa
longueur sur un écueil incessamment baigné par les flots de la mer, qui, aux
heures des marées, pénètre jusque dans ses salles basses ; nous avons dit que
cette ruine était étrange, et elle l'est en effet, car c'est celle d'un palais
qui n'a jamais ét à lui de huit cents ans, et montre à tout passant les bains de
Néron, la tour de Néron, le sépulcre de Néron ; ainsi fait le peuple de Naples,
qui a baptisé la ruine de Mergellina, malgré le démenti visible que lui donne
son architecture du XVIIe siècle, du nom de palais de la reine Jeanne. Il n'en
est rien ; ce palais, qui est de deux cents ans postérieur au règne de
l'impudique Angevine, fut b?ti, non point par l'épouse régicide d'Andrea, ou par
la ma?tresse adultère de Sergiani Caracciolo, mais par Anna Caraffa, femme du
duc de Medina, favori de ce duc Olivarès qu'on appelait le comte-duc, et qui
était lui-même le favori du roi Philippe IV. Olivarès, en tombant, entra?na la chute de Medina, qui fut rappelé à
Madrid et qui laissa à Naples sa femme en butte à la double haine qu'avait
soulevée contre elle son orgueil, contre lui sa tyrannie. Plus les peuples sont
humbles et muets pendant la prospérité de leurs oppresseurs, plus ils sont
implacables au jour de leur chute. Les V - LE PALAIS DE LA REINE JEANNE.54 Page
58.La San-Felice, Tome I Napolitains, qui n'avaient pas fait entendre un murmure
tant qu'avait duré la puissanc 'achever, malgré la malédiction qui pèse sur lui,
et malgré la mer, qui, dans son ascension progressive, l'envahit de plus en plus
: on dirait que, pour cette fois, les murailles immobiles et insensibles ont
hérité des passions humaines, ou que les ?mes vindicatives de Medina et d'Anna
Caraffa sont revenues habiter, après la mort, la demeure déserte et croulante
qu'il ne leur a point été permis d'habiter de leur vivant. Cette superstition
s'était encore augmentée, vers le milieu de l'année 1798, par les récits qui
avaient particulièrement couru dans la population de Mergellina, c'est-à-dire
dans la population la plus voisine du thé?tre de ces lugubres traditions.
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