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分类: 网络与安全

2014-10-11 13:28:13

Et vous, peuple romain, qui venez de reprendrevos droits légitimes, rappelez-vous quel sang coule dans vos veines ! Jetez les yeux sur les monuments de gloire qui vous environnent, reprenez les vertusde vos pères, montrez-vous dignes de votre antique splendeur, et prouvez à l'Europe qu'il est encore des ?mes qui n'ont point dégénéré des vertus de vosancêtres ! Pendant trois jours, on avait illuminé Rome, tiré des feux d'artifice, planté des arbres de la Liberté, dansé, chanté, crié : ?Vive laRépublique !? autour XI - LE G?N?RAL CHAMPIONNET.. 108 Page 112.La San-Felice, Tome I de ces arbres ; mais l'enthousiasme avait été de courte durée. Dixjours après le discours de Berthier, qui, outre l'allocution aux m?nes de Caton et d'Hortensius, contenait la promesse d'un respect inviolable pour lesrevenus et les richesses de l'?glise, on avait, par l'ordre du Directoire, porté à la Monnaie les trésors de cette même ?glise pour y être fondus,transformés en pièces d'or et d'argent, non pas à l'effigie de la république romaine, mais à celle de la république fran?aise, et versés dans les caisses,les uns disaient du Luxembourg et les autres de l'armée : ceux qui disaient dans les caisses de l'armée étaient en minorité, et en minorité encore plusgrande ceux qui le croyaient. Puis on avait mis en vente les biens nationaux, et, comme le Directoire avait un pressant besoin d'argent pour l'arméed'?gypte, disait-il, ces biens avaient été vendus en toute h?te et à un prix fort au-dessous de leur valeur. Alors, des appels en argent et en natureavaient été faits aux riches propriétaires, qui, malgré leur patriotisme, auquel les exigences réitérées du gouvernement fran?ais avaient, nous devonsl'avouer, porté une rude atteinte, avaient été bient?t mis à sec. Il en résultait que, malgré les sacrifices faits par les classes riches de la société,les besoins du Directoire se renouvelant sans cesse, aucune des dépenses les plus indispensables n'avait pu être acquittée, et que la solde des troupesnationales, les appointements des fonctionnaires publics, présentaient, au bout de trois mois, un arriéré qui datait du jour même où la république avait été proclamée. Les ouvriers, ne recevant plus de salaires, et, d'ailleurs, on le sait, n'étant pas énormément enclins d'eux-mêmes au travail, ils avaient,chacun de leur c?té, abandonné leurs travaux et s'étaient faits, les uns mendiants, les autres bandits. Quant aux autorités, qui eussent d?, dans leursfonctions, donner l'exemple d'une intégrité lacédémonienne, comme elles ne recevaient pas un sou, elles étaient devenues encore plus vénales et encoreplus voleuses qu'auparavant. La magistrature de l'annone, chargée de la nourriture du peuple, institution de la vieille Rome des empereurs qui s'étaitmaintenue à travers la Rome des papes, n'ayant pu, avec du papier-monnaie discrédité, faire les approvisionnements nécessaires, et manquant de farine,d'huile, de viande, déclarait qu'elle ne savait plus quel remède opposer à la famine ; si XI - LE G?N?RAL CHAMPIONNET.. 109 Page 113.La San-Felice, Tome Ibien que, quand Championnet arriva, on se disait tout bas qu'il n'y avait plus à Rome que pour trois jours de vivres, et que, si le roi de Naples et sonarmée n'arrivaient pas bien vite pour chasser les Fran?ais, rétablir le saint-père sur son tr?ne et rendre l'abondance au peuple, on allait se trouverincessamment dans l'alternative de se manger les uns les autres, ou de mourir de faim. , Voilà ce que Salvato était chargé d'annoncer d'abord aux patriotesnapolitains ; c'était la misérable situation de la république romaine, situation à laquelle on allait essayer de faire face à force d'économie etd'honnêteté. Pour commencer, Championnet avait chassé de Rome tous les agents du fisc et avait pris sur lui d'appliquer aux besoins de la ville et del'armée tous les envois d'argent, de quelque part qu'ils vinssent, qui se faisaient au Directoire. Maintenant, voici ce que Salvato avait à ajouterrelativement à la situation de l'armée fran?aise, qui n'était guère plus florissante que celle de la république romaine : L'armée de Rome, dontChampionnet venait de prendre le commandement et qui, sur les cadres qu'il avait re?us du Directoire, se montait à trente-deux mille hommes, était de huitmille hommes en réalité. Ces huit mille hommes, qui, depuis trois mois, n'avaient pas re?u un sou de solde, manquaient de chaussures, d'habits, de pain,et étaient comme enveloppés par l'armée du roi de Naples, se composant de 60,000 hommes, bien vêtus, bien chaussés, bien nourris et payés chaque jour.Pour toutes munitions, l'armée fran?aise avait cent quatre-vingt mille cartouches ; c'était quinze coups de fusil à tirer par homme. Aucune place n'étaitapprovisionnée, nous ne dirons pas de vivres, mais de poudre, et la pénurie était telle, qu'on en avait manqué à Civita-Vecchia pour tirer sur un b?timentbarbaresque qui était venu capturer une barque de pêcheur à demi-portée de canon du fort. On n'avait en tout que neuf bouches à feu.
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