Voulez-vous que j'appelle quelqu'un de vos gens Oui?, fit Noirtier. Morrel se
suspendit au cordon de la sonnette ; mais il eut beau le tirer à le rompre,
personne ne vint. Il se retourna vers Noirtier ; la p?leur et l'angoisse
allaient croissant sur le visage du vieillard. ?Mon Dieu ! mon Dieu ! dit
Morrel, mais pourquoi ne vient-on pas Est-ce qu'il y a quelqu'un de malade dans
la maison ? Les yeux de Noirtier parurent prêts à jaillir de leurs orbites.
?Mais qu'avez-vous donc, continua Morrel, vous m'effrayez. Valentine ! Valentine
! .. , . CII.
Valentine. 182 Page 187 Le Comte de Monte-Cristo, Tome IV Oui ! oui ! ? fit
Noirtier. Maximilien ouvrit la bouche pour parler, mais sa langue ne put
articuler aucun son : il chancela et se retint à la boiserie. Puis il étendit la
main vers la porte. ?Oui, oui, oui ! ? continua le vieillard. Maximilien s'élan?a par le petit escalier, qu'il franchit en deux bonds, tant
que Noirtier semblait lui crier des yeux : ?Plus vite ! plus vite ! ? Une minute
suffit au jeune homme pour traverser plusieurs chambres, solitaires comme le
reste de la maison, et pour arriver jusqu'à celle de Valentine. Il n'eut pas
besoin de pousser la porte, elle était toute grande ouverte. Un sanglot fut le
premier bruit qu'il per?ut. Il vit, comme à travers un nuage, une figure noire
agenouillée et perdue dans un amas confus de draperies blanches. La crainte,
l'effroyable crainte le clouait sur le seuil. Ce fut alors qu'il entendit une
voix qui disait : ?Valentine est morte?, et une seconde voix qui comme un écho,
répondait : ?Morte ! morte ! ? CII. Valentine.