.suitexA0;?21 La note de lecture d’un dictionnaire se heurte à un
problème attendu. Comment rendre compte de la linéarité d’un propos,
d’une thèse, lorsque celle-ci n’est ni clairement explicitée ni
articuléexA0;? Comment les auteurs expriment-ils leurs intentionsxA0;?
Les réponses passent par la particularité du dictionnaire renvoyant les
définitions à d’autres significations se répondant elles-mêmes à
d’autres encore se confondant avec la métonymie. La thèse des auteurs se
découvre, se déploie donc au travers des sélections et des entrées du
dictionnaire. L’articulation, quant à elle, se trouve dans les blancs
qui séparent les définitions.22 Pourtant, il ressort de ce dictionnaire
un vecteur, une volonté délibérée qui s’exprime dans l’introduction.
Les auteurs ont ainsi travaillé en évitant plusieurs écueils comme
paraphraser un précédent dictionnaire (par exemple celui de Laplanche et
Pontalis) et comme produire un énième ouvrage d’école comportant les
clivages propres à cet exercice (par exemple l’approche dogmatique). La
méthode utilisée est d’allier une pluralité des entrées, liant les
concepts (pas seulement analytiques) avec les acteurs qui ont contribué
de près ou de loin à les forger ou à implanter la psychanalyse. Si un
nombre important des entrées concernent classiquement des psychanalystes
ou chercheurs, la particularité de ce dictionnaire est d’intégrer des
psychiatres, des artistes (écrivains, peintres, poètes), la famille de
Freud et des patients. En effet, l’ajout des cas princeps (ou cures
prototypes) est une des originalités de ce dictionnaire tout comme la
présentation des organisations analytiques et des pays d’implantation de
la psychanalyse. La logique qui se dégage de la méthode permet aux
auteurs d’afficher une cohérence des approches, une neutralité dans le
traitement des concepts, xA0;une métonymie exhaustivexA0;. Nous pouvons
ainsi xA0;naviguerxA0; grace à ce dictionnaire dans l’histoire et la
théorie de la psychanalyse et cela, seul cet ouvrage complet peut nous
le permettre.23 L’exercice délicat de la note de lecture ainsi que son
cadre limité ne nous permettent pas de rendre compte de l’ensemble des
parties, nous avons donc d?, nous aussi, faire des choix et des
sélections. 24 Les conceptsxA0;: les concepts traités sont d’abord résumés dans une
définition opérationnelle (en gras), suivis d’une généalogie. La
méthode générique employée par E. Roudinesco et M. Plon dans l’analyse
des concepts freudiens part d’une définition succincte. Le concept est
situé dans le temps et nous pouvons ainsi suivre les évolutions et les
différents remaniements de Freud, ses négociations avec ses élèves,
notamment par exemple Ferenczi (pour le transfert) et Rank (pour le
roman familial). Les auteurs décrivent aussi le devenir des positions
freudiennes après la mort de Freud. Klein et Winnicott seront les
principales références (et parfois même exclusives) ayant évolué parfois
différemment de l’enseignement freudien (dans l’analyse de
l’homosexualité, les possibilités pour l’analyse profane, etc.
) suivi, pour conclure, de l’apport de Lacan. Celui-ci est doublement
situé à la fois dans la filiation freudienne et dans ses développements
plus personnels comme les mathémes.25 à la suite de Freud, les
développements théoriques de Lacan sont à chaque fois structurés dans
leur historicité et réparties en fonction de leur introduction dans les
séminaires. Nous pouvons ainsi lire l’émancipation du socle biologique
pour mettre le langage au centre de l’approche analytique.26 Les
concepts inventés par Lacan font aussi l’objet de long
développementxA0;; les mathèmes, (mais aussi le n?ud borroméen, la
forclusion, le rsi, etc.) sont présentés dans leur historicité en
fonction des différents séminaires. De plus, leur utilisation, leur mise
en relation avec les autres concepts sont analysées.
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