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.suite. Lorsqu’en Italie, il n’y avait que l’usine de Pise, un consortium de vente n’était pas possible et le marché italien restait ouvert à l’importation des autres entreprises étrangères. La situation, comme on a vu, était difficile pour Pise qui avait eu des problèmes de concurrence dès le début du siècle. En 1904, par contre, l’oligopole européen avait abouti à un accord qui essayait de réunir les marchés nationaux organisés avec les marchés d’exportation et les marchés où il n’y avait pas d’organisme de vente, avec le but de former un organisme de vente universel. La CIG s’était formée à cause d’une crise du marché mais elle adoptait une stratégie de plus longue durée. La force de cet accord demeurait dans sa capacité de contr?ler non seulement la vente mais aussi la production des usines qui lui appartenaient.
Cela devait assurer que la production à l’échelle continentale suivrait les nécessités du marché en transformant de manière fort durable l’évolution de la production[48] [48] Daviet, pour renforcer la nouveaut233; de l’accord et son...suite.24 La formulation d’un accord aussi serré entre les producteurs eut de lourdes conséquences sur le marché italien. Après une première phase de consolidation du quota de Pise, la CIG a amené l’usine de Pise à diminuer progressivement ses ventes, même si elle était l’unique glacerie présente en Italie. En Europe, le marché italien, parmi peu d’autres, était en train de se développer tandis que les autres marquaient un fléchissement avec une chute des ventes. Par des accords négociés par le siège central de la Convention et contre l’avis des directeurs des affaires en Italie, l’usine de Pise fut ?gelée? à 100 mille m2, même si le marché italien s’accroissait de plus en plus. Une part d’ampleur croissante du marché italien était destiné à l’importation?; cela aurait contribué à résoudre la crise de surproduction qui affectait les usines étrangères, y compris celles de Saint-Gobain. Les facteurs qui avaient conduit à la saturation sont plusieurs?: les trois entreprises de l’oligopole européen avaient effectué une internationalisation avec des investissements en France, en Belgique et en Allemagne, c’est-à-dire dans les plus gros marchés. Cela avait comporté un essor de la compétition au tournant du siècle, lorsque la demande chutait après dix ans d’augmentation. En même temps, on le rappelle, les états-Unis fermaient de plus en plus les importations sur leur marché avec l’approbation de tarifs protectionnistes (Mac Kinley Tariff du 1890 et Dingey Tariff de 1897). Le cartel est donc né d’une crise des débouchés qui s’était produite à l’échelle internationale. Pourtant, ce cartel international voulait aussi résoudre des problèmes structuraux de la branche qui caractérisaient l’essor de sa production industrielle.
En fait, la rigidité de la demande et son inélasticité mélangées aux lourds investissements en capital fixe rendaient le secteur de la glace fort sensible au cycle économique et le cartel était un instrument désirable pour les producteurs de réglementation économique [49] [49] Voir J. -P. Daviet, Saint-Gobain et les ententes, op. cit.