分类: 信息化
2014-12-25 16:21:54
Sur l'?le, l'épouse du chef de l'?tat ta?wanais devait compara?tre
hier au tribunal pour une affaire de caisse noire - 350 000 eur de fonds
publics -, pimentée par l'achat d'un diamant chez Tiffany. Elle risque
sept ans de prison. Le président Chen Shui-bian, tout juste remis d'une
tentative de destitution au Parlement, a promis d'abandonner
immédiatement son fauteuil si Mme Wu Shu-chen est jugée
coupable.Adversaire politique n° 1 du président Chen, le chef du
Kuomintang (KMT) fr?le lui aussi la démission. Ce qui a personnellement
déstabilisé Ma Ying-jeou, c'est la découverte de 8 000 eur de fausses
factures dans son budget de représentation. Il a été entendu par les
enquêteurs. La confusion politique menace.
Les juges ont désormais entre leurs mains le sort de l'actuel président
et l'avenir de celui qui rêve de le remplacer en 2008.Sur le continent,
ce n'est pas mieux. L'enquête gigogne lancée par l'équipe Hu Jintao
contre la ? clique de Shangha? ? et le népotisme rouge fait surgir un
nouveau scandale par jour. La presse, bien que contr?lée, bruisse de
révélations sur les revenus illégaux et le train de vie extravagant des
hommes promus jusqu'en 2003 par l'ancien président Jiang Zemin.Les
pistes remontent au coeur du parti, après l'exclusion du responsable du
chantier des J.O. de Pékin, lui-même mouillé dans de juteux dessous de
table. Le couperet pourrait s'abattre sur le Comité permanent, saint des
saints du pouvoir communiste. La purge tomberait juste à temps pour un
congrès quinquennal du PCC où Hu Jintao jouera son avenir, l'automne
prochain.Un fait de civilisationLa corruption est-elle une malédiction
chinoise ? Les petits cadeaux, les grosses enveloppes et d'autres
faveurs sont un fait de civilisation. Ce qu'on appellerait ailleurs le
patronage et le clientélisme entrent ici dans l'art des relations
sociales. En politique comme en affaires, ? celui qui ne respecte pas
cette tradition en paie les conséquences, dit Lai I-chung, expert de la
Chine au DPP, le parti du président ta?wanais. Entre la bienveillance et
la corruption, la frontière est plut?t perméable. ?Ce n'est pas une
fatalité.
Deux cités phares du monde chinois en apportent la preuve. Singapour se
place avant la Suède et la Suisse dans le palmarès anticorruption
dressé chaque année par les experts de Transparency International. Hong
Kong se classe plus haut que l'Allemagne et la France. La jeune
démocratie ta?wanaise ne s'en tire pas si mal, devant la Grèce et
l'Italie. La Chine populaire, elle, se retrouve vers le bas du tableau,
entre le Laos et le Maroc.Entre l'?le et le continent, le miroir de la
corruption est déformant. Beaucoup de Ta?wanais affichent leur défiance
pour une classe politique qui défile devant le procureur.