分类: 信息化
2014-12-13 15:33:57
Je n'ai obtenu aucune réponse, et des journaux proches du pouvoir
m'ont férocement attaqué. J'ai compris alors que le Kremlin continuerait
à protéger et à défendre son passé.Comment se manifeste cette
continuité ?Le FSB ne permet pas d'enquêter sur le KGB, protège ses
archives et sa mémoire. Tous les officiers du KGB ont été recyclés dans
les nouveaux services de Moscou, FSB et SVR. Il n'y a jamais eu
rupture ni épuration, comme cela s'était fait en Allemagne à la fin de
la guerre. Ni les méthodes ni les structures n'ont été remises en
cause.Du c?té italien, a-t-on cherché à faire la lumière sur les
infiltrations du KGB ?Aucune enquête n'a jamais abouti.
Toutes ont été archivées. C'est le cas de l'affaire Mitrokhine. Cet
ancien archiviste du KGB, aujourd'hui disparu, s'était réfugié à Londres
en emportant avec lui 300 000 dossiers cryptographiés de sa main
contenant les noms et les agissements des principaux agents soviétiques
en Occident. Il s'agissait du plus grand scoop mondial en matière
d'espionnage. Tous les pays européens ont réagi, sauf l'Italie. Quand
Scotland Yard transmet ces dossiers à Rome, les services militaires
italiens (Sismi) de l'époque, sur ordre du gouvernement, les mettent
sous clé et se gardent d'enquêter. De même quand Mitrokhine, à trois
reprises, demande à être interrogé par des agents italiens pour leur
décrypter ses documents, il n'obtient aucune réponse. C'est pourquoi, le 22 décembre 2005, j'ai porté plainte, comme
président de la commission, devant le procureur en chef de Rome contre
les chefs des trois gouvernements de gauche (Lamberto Dini, Romano Prodi
et Massimo D'Alema, NDLR) et les responsables des services secrets qui
se sont succédé à l'époque des faits, entre 1995 et 1999. Cette plainte a
été archivée sans autre forme de procès.Quel intérêt Romano Prodi
aurait-il eu à taire les agissements du KGB en Italie ?Le général
Trofimov a affirmé à Litvinenko que Prodi était un agent de référence.
? Notre homme ?, dit-il. Cela figure dans le rapport conclusif que
Scaramella a remis en mars à la commission, sur la base de ce que lui
avait rapporté Litvinenko. ? deux mois des élections d'avril, j'avais
préféré ne pas le rendre public, d'autant que la source primaire, le
général Trofimov, avait disparu. Aussi ai-je fait apposer le secret sur
le dossier, qui se trouve encore sous clé au greffe de la commission.
Pourtant, on en parle aujourd'hui. Pourquoi Romano Prodi aurait-il été
en contact avec le KGB ?Partons de l'affaire Aldo Moro, en 1978 : le
président de la Démocratie chrétienne était l'otage des Brigades rouges
(BR), qui l'assassineront après cinquante-quatre jours de détention. Un
jour, Romano Prodi se présente au siège de la DC et déclare avoir appris
que Moro était détenu à Gradoli. Il fournit même un numéro de rue et
d'appartement. Il affirme que cette information lui a été suggérée lors
d'une séance ? spirituelle ? dans une villa près de Bologne, ce qui est
difficile à croire. Les carabiniers entreprennent des recherches à
Gradoli, près de Viterbe. Le message est clair : nous sommes sur vos
traces.