Des rassemblements de nostalgiques du nazismeL'affaire Irving rebondit
en 2000, tandis que se joue l'acte final du procès en diffamation qu'il a
intenté à une scientifique américaine, Deborah Lipstadt (1). Celle-ci a
publié en 1995 un ouvrage dénon?ant ses penchants négationnistes . Elle
étaye ses accusations en décrivant les discours enflammés prononcés
lors de rassemblements de nostalgiques du nazisme. Le 21 avril 1990,
notamment, l'Anglais se rend à la brasserie L?wenbr?ukeller de Munich,
tristement célèbre pour avoir servi de décor au putsch manqué d'Adolf
Hitler en 1923. Les ?ultras allemands? y célèbrent le
national-socialisme en chemises brunes et tenues bavaroises
traditionnelles. Apparaissant sous un slogan évocateur : ?Wahrheit macht
frei? (la vérité rend libre), grossière allusion au sinistre adage
ornant le fronton du camp d'Auschwitz (?Arbeit macht frei?, le travail
rend libre), David Irving dénonce la supercherie des camps de
concentration, simples ?camps de travail forcé?, et la rouerie des
organisations juives, qui auraient fabriqué de toutes pièces le mythe de
la Shoah.Gr?ce au travail acharné d'un historien de Cambridge, Richard
Evans, qui a décortiqué la logique nauséabonde de l'oeuvre d'Irving,
celui-ci est débouté de sa plainte le 11 avril 2000 et sommé de payer de
lourdes indemnités à Deborah Lipstadt et son éditeur.
La Haute Cour de Londres le qualifie de ?négateur actif de
l'Holocauste?, ?antisémite et raciste?, ?polémiste d'extrême droite
pronazi?. Sa réputation de spécialiste des archives du troisième Reich
et de son histoire militaire allemande est définitivement compromise.Une
capacité à dissimuler son antisémitisme Auparavant, David Irving
s'était fait un nom en publiant un livre intitulé Hitler's War (La
Guerre d'Hitler). Sorti en 1977, l'ouvrage impressionne par son
caractère extrêmement fouillé, gr?ce à une exploitation remarquable des
archives nazies. De nombreux succès de librairie, écrits dans la même
veine, vont suivre. Le talent d'Irving réside dans sa capacité à
dissimuler son antisémitisme derrière une plume habile et une rigueur
toute scientifique en apparence.Il n'hésite pourtant pas à minimiser les
atrocités nazies et assure que Hitler ignorait tout de la solution
finale jusqu'en 1943, sous prétexte qu'aucun document directement signé
de sa main ne prouverait sa responsabilité dans l'extermination des
populations juives d'Europe. Une aberration intentionnelle, que révèle par Richard Evans : Irving a
consciencieusement manipulé les faits, dissimulé des documents qui ne
cadraient pas avec ses thèses ou en falsifié la traduction. Pire, il a
fidèlement consigné les confidences que lui ont faites d'anciens
dignitaires nazis, sans jamais les remettre en doute.Vénéré des
mouvements néonazis, Irving, s?r de ses talents d'orateur, aime les
provocations. En 2000, il n'a pas hésité à donner du ?Mein Führer? au
juge londonien qui lisait ses conclusions. A Vienne, les autorités
judiciaires, inquiètes d'éventuels débordements, ne veulent pas donner
la possibilité au prévenu, incarcéré par précaution dans la ville de
Graz, de se donner en spectacle, voire de s'ériger en martyr de
l'extrême droite. Le procès devrait durer une seule journée. L'historien
déchu risque jusqu'à dix ans de prison.
Mais si le tribunal estime qu'il représente un ?danger particulier?,
cette peine pourrait être doublée.(1) Deborah Lipstadt, Denying the
Holocaust : the Growing Assault on Truth and Memory, Penguin Books 1995.
Stockholm relance l'enquête sur le meurtre d'Olof Palme Suède. Vingt
ans après les faits, le meurtre de l'ancien premier ministre suédois
social-démocrate Olof Palme pourrait enfin être élucidé, gr?ce à de
nouvelles analyses ADN. Le 28 février 1986, peu avant minuit, Olof
Palme, accompagné de sa femme, sort d'un cinéma en de Stockholm
lorsqu'un inconnu lui tire deux balles dans l'estomac. Le premier
ministre meurt à son arrivée à l'h?pital.Vingt ans plus tard, cet
assassinat, qui a bouleversé la Suède, reste un mystère.
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