Pourtant, ? sans repli américano-britannique, aucun déclic ne pourra se
produire parmi la population ?, relève un diplomate.Même dans le sud,
pourtant moins secoué par les attentats de la guérilla, là où les forces
britanniques ont cédé du terrain, les milices chiites ont pris le
relais pour s'affronter. C'est le cas à al-Amara, où le couvre-feu a été
décrété hier, après plusieurs jours de combats meurtriers entre l'armée
et la milice du leader radical Moqtada Sadr. Depuis leur quartier
général de Bassora, les troupes anglaises, qui ont quitté Amara en ao?t,
sont prêtes à revenir secourir les troupes régulières. Appels
américains à démanteler les milicesLa flambée de violence d'al-Amara
n'augure sans doute rien de bon, en cas de retrait des 8 000 soldats
britanniques du sud. D'où les appels américains répétés pour que le
premier ministre Nouri al-Maliki démantèle enfin les milices, la
principale menace aujourd'hui sur la stabilité du pays. Mais celui-ci
para?t trop faible pour soumettre ces différents groupes armés.
Ce qui n'a pas empêché hier Barham Saleh de prétendre que, d'ici à la
fin de l'année, les autorités irakiennes assumeraient la responsabilité
directe de la sécurité dans la moitié des 18 provinces du pays. La
sécurité de l'?tat ? Ou celle des groupes paramilitaires ?GAZ
LACRYMOG?NES, canons à eau et balles en caoutchouc : les célébrations,
hier à Budapest, du cinquantenaire de l'insurrection de 1956 ont été
particulièrement mouvementées. Alors qu'une cinquantaine de chefs d'?tat
et de gouvernement étrangers assistaient tranquillement aux cérémonies
officielles, la police tentait de disperser plusieurs milliers de
manifestants antigouvernementaux, qui marchaient sur le Parlement. Un
ancien char soviétique T-34, qui servait de décor, a même été utilisé
pour rompre le barrage des forces de l'ordre ! ? Toute la foule a
commencé à applaudir, raconte un cameraman de Reuters. La police a tiré
des grenades de gaz lacrymogène et le char s'est arrêté. ?Des
hélicoptères de la police survolaient les rues du centre-ville envahies
par la foule, tandis qu'au sol des policiers en gilets pare-balles
appelaient les manifestants à rentrer chez eux. ? C'est quand même un
comble que le jour de la fête nationale, le peuple ne puisse pas
participer aux célébrations ! ?, s'énervait Peter Joo, un
expert-comptable qui voulait ? juste déposer quelques fleurs auprès du
monument dédié aux victimes de l'insurrection ?, sur la place Kossuth,
devant le Parlement, et qui a re?u des gaz lacrymogènes. La totalité de l'avenue Bajcsy-Zsilinsky, non loin du Parlement, a été
aspergée de gaz lacrymogène, rapporte l'agence hongroise MTI, qui décrit
des manifestants portant des cagoules de ski, mais aussi des retraités
et des familles avec enfants. Plusieurs personnes ont été blessées,
parfois grièvement, par des balles en caoutchouc. Cachés derrière des
barricades formées de poubelles, certains manifestants ont lancé des
pierres et des morceaux de métal en direction des forces de l'ordre.
Mais en début de soirée, une quarantaine de policiers à cheval, avan?ant
sans ménagement dans la foule, a réussi à disperser les
manifestants.Dans la nuit de dimanche à lundi, la police avait délogé, à
coup de matraques, quelque 300 protestataires - dont des femmes et des
personnes ?gées, selon MTI - qui campaient depuis un mois devant le
Parlement, réclamant la démission du premier ministre socialiste.
Plusieurs d'entre eux ont été évacués ? le visage en sang ?. Dix
personnes ont été arrêtées, la police ayant trouvé divers ? objets
dangereux ? dans leurs affaires.
Dans un discours à huis clos, prononcé juste après sa réélection en
avril dernier, Ferenc Gyurcsany avait avoué en termes parfois très crus,
n'avoir fait ? que des conneries ? et avoir ? menti matin, midi et
soir ?. La diffusion de ce discours, le 18 septembre, avait entra?né les
pires émeutes que le pays ait connues depuis la chute du communisme en
1989, puis des manifestations quotidiennes devant les b?timents du
Parlement.Une vingtaine de chefs d'?tat européensL'opposition de droite,
qui conteste aux socialistes - héritiers des communistes restés au
pouvoir pendant encore 33 ans après l'écrasement de l'insurrection - le
droit de présider les cérémonies, boycottait les célébrations
officielles. Le Fidesz, le parti conservateur populiste de Viktor Orban,
rejoint par des membres du petit parti chrétien-démocrate KDNP et
plusieurs associations d'anciens combattants, avaient donc organisé
leurs propres manifestations, attirant, selon eux, plus de cent mille
personnes. ? Chers invités, bienvenue au pays de Gyurcsany où les
mensonges apparaissent comme des vérités, où le péché ressemble à la
vertu. Aidez-nous, s'il vous pla?t, à le faire démissionner avec sa
clique ?, lisait-on sur l'une de leurs banderoles. L'ancien premier
ministre Viktor Orban, a une nouvelle fois réclamé la démission de
Ferenc Gyurcsany.