Il y a quelques mois, il a incité ce groupe à récupérer 25% de la
direction des constructions navales, les anciens arsenaux, et on peut
imaginer qu'il devrait fixer de manière claire la stratégie à suivre
pour lui conserver un r?le moteur dans nos industries de pointe. Mais,
là, les choses se compliquent, car trois industriels européens, dont
deux à base fran?aise forte, souhaitent en prendre partiellement, puis
peut-être un jour totalement, le contr?le. Et l'épilogue de cette
aventure, lancée depuis plus de deux ans, aux connotations de politique
intérieure et de stratégie internationale, va intervenir dans les
semaines à venir. Dans les faits, au-delà des déclarations des uns des
autres, rien n'est définitivement joué.On l'a dit, il y a d'abord EADS,
ce groupe franco-allemand qui porte une large part de nos fiertés
européennes car c'est, sans nul doute, le numéro un européen et le
numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et défense.
C'est à la fois Airbus et Ariane, entre autres. C'est une belle
manifestation, au-delà des péripéties, du couple franco-allemand avec,
notamment pour Airbus, une coopération renforcée avec les Britanniques
et les Espagnols ; en un mot, c'est l'exemple même de ce qu'il faut
faire en Europe. Alors
se dira-t-on, pourquoi ne pas encore renforcer ce p?le ? Tout
simplement, cela reviendrait à dire, par comparaison aux Etats-Unis, que
Boeing devrait être présent dans toutes les activités civiles et
militaires.Et puis, il y a Alcatel, qui possède, comme on l'a vu, une
participation non négligeable dans Thales et qui est, sans nul doute,
l'un des leaders mondiaux de la conception, de l'intégration des
technologies et services de communication. Là, on tombe sur une
entreprise, certes connue, mais moins que la précédente et avec un
dessein européen moins lisible.Enfin, il y a un groupe italien, qui,
dans l'électronique européenne, n'est pas négligeable, Finmeccanica qui
ressemble à Thales, car ses activités portent sur les défenses,
l'aéronautique, mais également à EADS à travers les hélicoptères et
l'espace. On le voit, le choix n'est pas évident et le défi pour l'Etat
souligne un véritable cas d'école de choix stratégique. Au fond, la
question est celle de savoir si Thales est d'abord un groupe de
l'industrie militaire qui s'appuie sur des technologies électroniques ou
si c'est un électronicien qui développe son savoir-faire d'ensemblier
et ses technologies ?duales? (civiles et militaires).Selon la vision que
l'on a, on choisira plut?t, dans le premier cas, le groupe EADS comme
partenaire privilégié et, évidemment dans le second cas, Alcatel comme
actionnaire de référence. L'analyse fine du savoir-faire et du coeur de métier de Thales pousse
clairement, à le considérer comme un spécialiste de l'électronique. Mais
les économistes ont bien d'autres critères qui peuvent servir à la
réflexion du décideur final. On peut regarder la complémentarité
géographique des acteurs, celle des financements, l'articulation des
cycles d'activités respectifs, les clientèles que chacun possède. Enfin,
et cela est loin d'être de second ordre, les compétences technologiques
qui permettent d'envisager des synergies entre groupes.Sur chacun de
ces points, une analyse fouillée permettrait d'évaluer des axes
positifs, des solutions de rapprochement envisagées en considérant
d'ailleurs toujours que Finmeccanica aurait un r?le, important certes,
mais de soutien plut?t que central. Dans cette comparaison des intérêts
respectifs de EADS et de Thales, il nous semble qu'un thème doit être
pris en compte, venant renforcer la description d'un Thales étant
d'abord et avant tout spécialiste de l'électronique. La France et
l'Europe vont avoir à défendre mais aussi à développer des parts de
marché dans un monde particulièrement concurrentiel et cela sur tous les
secteurs de marché des industries technologiques, civiles et
militaires. Or
nous disposons, déjà, d'une carte ma?tresse à travers cette structure
franco-allemande qui a fait la preuve de sa formidable compétence et de
sa capacité à affronter les meilleurs dans le monde dans l'industrie
aéronautique et spatiale. Au-delà même des contraintes de difficile
maintien de parités actionnariales entre allemands et fran?ais, pourquoi
se priver d'une seconde carte qui, dans les faits, s'appuierait sur un
autre axe européen, anglais, fran?ais et italien, celle d'un groupe à
vocation mondiale rapprochant Thales, Alcatel et vraisemblablement
Finmeccanica ? Président délégué du Centre d'analyse économique.
Président du Cercle des économistes.Prévention et répression des
violences conjugales Unanimité des députés, unanimité des sénateurs lors
du vote de la proposition de loi renfor?ant la prévention et la
répression des violences au sein du couple. Oui, quelque chose se joue
en France sur le chapitre des violences faites aux femmes ; quelque
chose qui a fait basculer cette question de la honte du non-dit au
dévoilement de l'intolérable.Les chiffres parlent d'eux-mêmes et leur
répétition résonne à la fois comme une blessure et une mise en garde :
une femme sur dix subit des violences au sein du couple ; une femme
meurt tous les quatre jours des suites de violences conjugales ; 70 000
mariages forcés en France ; dans le monde, 5 000 femmes par an victimes
de crimes d'honneur et 150 millions de femmes ayant subi des mutilations
génitales, dont 500 000 en Europe.Ces chiffres noirs doivent nous
rappeler avec force que les droits fondamentaux n'appartiennent ni à une
culture ni à une religion, ni à une civilisation mais qu'ils relèvent
du patrimoine commun de l'humanité ; que chaque être humain a droit au
respect de l'intégrité de son corps et à la liberté de son consentement ;
qu'aucun être humain n'est la propriété de quiconque.