..Tante, dit Geneviève, avec
impatience, je te supplie de ne pas meparler toujours comme si ta
dernière heure était arrivée! Estce que ?aa du bon sens? Tu ne te portes
pas trop mal; tes jambes sont bienmeilleures qu'il y a dixhuit
mois!...Je sais que ces sujetslà ne sont pas gais, mon enfant, mais,
c'estavec raison que je t'avertis parce que le Ciel m'a fait la gr?ce
dem'avertir moimême, afin que j'aie le temps de me bien préparer..
.Comment ?a? fit Geneviève, souriant à demi.Ma Geneviève! il faut te
dire que j'ai eu dernièrement une petiteattaque...Geneviève p?lit:Et tu
ne m'as rien dit? tu ne m'as pas appelée?Cornet a dit tout de suite que
c'était inutile, pour cette foislà. Ilm'a administré je ne sais quelle
drogue qui m'a tellement secouée qu'enmoins de huit jours j'étais
debout. C'est à cause du tracas qu'a eucette pauvre Mariette que je lui ai
donné quelques jours de congé pouraller voir son fils. Si elle avait été
ce matin à la maison, ellet'aurait tout raconté, malgré ma
défense.Geneviève était bouleversée. Mais elle voulut cacher son
inquiétude:Enfin, tante, c'est passé! Et tu vois que tu es solide,
puisque tevoilà si bien rétablie!Et elle embrassa sa tante. Il n'y avait
plus personne dans le salon, etStanislas, en ouvrant à la dernière
cliente qui devait passer avantelles, leur avait adressé le sourire qui
signifie: ?A vous, tout àl'heure!?Soudain, Geneviève eut une émotion
rétrospective et ne put contenir seslarmes. Elle se jeta au cou de sa
tante:Ah bien! ditelle, tout de même, si je m'attendais à cellelà,
parexemple! Et dire que je n'ai rien su de tout cela..
. J'aurais bien d?m'en douter... Je suis s?re que c'était cela qui me mettait la tête àl'envers, làbas...