_La narration du greffier:_Depuis une heure, raconte le greffier, le
juge d’instruction etmoi, nous nous trouvions dans la ?Chambre Jaune?,
avecl’entrepreneur qui avait construit, sur les plans du
professeurStangerson, le pavillon. L’entrepreneur était venu avec
unouvrier. M. de Marquet avait fait nettoyer entièrement les
murs,c’est-à-dire qu’il avait fait enlever par l’ouvrier tout le
papierqui les décorait. Des coups de pioches et de pics, ?à et là,
nousavaient démontré l’inexistence d’une ouverture quelconque.
Leplancher et le plafond avaient été longuement sondés. Nousn’avions
rien découvert.
Il n’y avait rien à découvrir. M. deMarquet paraissait enchanté et ne
cessait de répéter:?Quelle affaire! monsieur l’entrepreneur, quelle
affaire! Vousverrez que nous ne saurons jamais comment l’assassin a pu
sortirde cette chambre-là!?Tout à coup, M. de Marquet, la figure
rayonnante, parce qu’il necomprenait pas, voulut bien se souvenir que
son devoir était dechercher à comprendre, et il appela le brigadier de
gendarmerie.?Brigadier, fit-il, allez donc au ch?teau et priez M.
Stangersonet M. Robert Darzac de venir me rejoindre dans le
laboratoire,ainsi que le père Jacques, et faites-moi amener aussi, par
voshommes, les deux concierges. ?Cinq minutes plus tard, tout ce monde fut réuni dans lelaboratoire. Le
chef de la S?reté, qui venait d’arriver auGlandier, nous rejoignit
aussi dans ce moment. J’étais assis aubureau de M. Stangerson, prêt au
travail, quand M. de Marquet noustint ce petit discours, aussi original
qu’inattendu:?Si vous le voulez, messieurs, disait-il, puisque
lesinterrogatoires ne donnent rien, nous allons abandonner, pour
unefois, le vieux système des interrogatoires. Je ne vous ferai
pointvenir devant moi à tour de r?le; non. Nous resterons tous ici: M.
Stangerson, M. Robert Darzac, le père Jacques, les deuxconcierges, M.
le chef de la S?reté, M. le greffier et moi! Etnous serons là, tous, ?au
même titre?; les concierges voudrontbien oublier un instant qu’ils sont
arrêtés. ?Nous allons causer!?Je vous ai fait venir ?pour causer?. Nous
sommes sur les lieux ducrime; eh bien, de quoi causerions-nous si nous
ne causions pas ducrime? Parlons-en donc! Parlons-en! Avec abondance,
avecintelligence, ou avec stupidité. Disons tout ce qui nous passerapar
la tête! Parlons sans méthode, puisque la méthode ne nousréussit point.
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