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2013-11-02 14:08:16
Et, de fait, il n'était pasbesoin d'être fort experte pour comprendre
que le nain était entièrementdans sa petite main à elle.Si elle était
amoureuse ou non de Chico, c'est ce que nous verrons parla suite. Ce que
nous pouvons dire c'est qu'elle était habituée àle considérer comme une
chose bien à elle et exclusivement à elle.L'adulation du nain l'avait
inconsciemment conduite à l'égo?sme. Elleétait na?vement et sincèrement
pénétrée de sa supériorité, bien pénétréede cette pensée que, si elle
était, elle, parfaitement libre de sessentiments, libre de le choyer ou
de le faire souffrir selon soncaprice, il n'en pouvait être de même de
lui, qui ne devait avoir aucuneaffection en dehors d'elle.Sur ce point,
si elle n'était pas amoureuse, elle était du moins fortexclusive, et,
pour mieux dire, jalouse, au point qu'elle e?t souffertà la seule pensée
d'une infidélité, voire d'une préférence, mêmemomentanée.Mais, tout
ceci, le nain l'ignorait.
Car, s'il était discret elle nel'était pas moins. Et c'était à ce
moment qu'une parole de Fausta,lancée au hasard, pour sonder le terrain,
était venue jeter le troubledans son ?me jusque-là peut-être
résignée.?tait-il possible, à présent qu'il était riche, qu'il p?t se
mariercomme tous les autres hommes?Oserait-il jamais parler et comment
serait accueillie sa demande? Nesoulèverait-il pas un éclat de rire
général et son pauvre amour, si pur,si désintéressé, connu de tous, ne
ferait-il pas un objet de dérisionuniverselle?Et Juana?
L'aimait-elle?Juana aimait d'amour ailleurs, et, le rival préfère, il ne
leconnaissait que trop.La voix aigre et grondeuse de la duègne Barbara
le tira de sa rêverie.--Sainte Vierge! clamait la matrone, vous voulez
donc vous tuer? Maisque se passe-t-il donc?--Il ne se passe rien, ma
bonne Barbara, j'ai affaire en bas et n'iraime coucher que lorsque
j'aurai fini.--Ne suis-je plus bonne à vous aider?--J'ai besoin d'être
seule. Va te coucher. Dans un instant j'irai aussi.Chico entendit encore de vagues
imprécations, le bruit sourd de savatestra?nant sur le carreau, puis le
bruit d'une porte poussée rageusement.Un moment de silence se fit.
Juana, évidemment, s'assurait que la duègneobéissait, puis Chico per?ut
le bruit de petits talons claquant sur lesmarches de chêne sculpté de
l'escalier intérieur. Il se laissa glisserde son escabeau et il attendit
debout.La jeune fille pénétra dans la cuisine. Sans, dire un mot, elle
selaissa tomber dans un large fauteuil de bois, et, posant le coude sur
latable, elle laissa tomber sa tête dans sa main et resta ainsi, sans
unmouvement, les yeux fixés, dilatés, sans une larme.