pieds, mon vieux!--Oui c'est ben bon de voir la queue de la bête, mais
c'vlimeuxdeFanfan Lazette est si blagueur qu'il me faudrait d'autres
preuves que?a pour le croire sur parole.
--D'abord, continua Pierriche, tu avoueras benqu'il a tout ce qu'ilfaut
pour se faire poursuivre par la bête à grand'queue. Il estblagueur, tu
viens de le dire, il aime à prendre la goutte, toutlemonde le sait, et
?a court sur la huitième année qu'il fait desp?ques de renard. S'il faut
être sept ans sans faire ses p?quesordinaires pour courirle loup-garou,
il suffit de faire des p?quesde renard pendant la même période pour se
faire attaquer par la bêteà grand'queue. Et il l'a rencontrée enface du
manoir de Dautraye,dans les grands arbres qui bordent la route où le
soleil ne pénètrejamais, même en plein midi. Juste à la même place
oùLouison Laroches'était fait arracher un oeil par le maudit animal, il a
environ unedizaine d'années.Ainsi causaient Pierriche Desrosiers et
MaximeSanssouci, en prenantclandestinement un p'tit coup dans la
maisonnette du vieil AndréLaliberté qui vendait un verre par ci et par
là à sesconnaissances,sans trop s'occuper des lois de patentes ou des
remontrances du curé.--Et toi, André, que penses-tu de tout ?a? demanda
Pierriche. Tuasd? en voir des bêtes à grand'queue dans ton jeune temps. Crois-tu
queFanfan Lazette en ait rencontré une, à Dautraye?--C'est ce qu'il
prétend, mesenfants, et, comme le voici qui vientprendre sa nippe
ordinaire, vous n'avez qu'à le faire jaser lui-mêmesi vous voulez en
savoir plus long.IIFanfanLazette était un mauvais sujet qui faisait le
désespoir de sesparents, qui se moquait des sermons du curé, qui semait
le désordredans la paroisse etqui--conséquence fatale--était la
coqueluche detoutes les jolies filles des alentours.Le père Lazettea
l'avait mis au collège de L'Assomption, d'où ils'était échappé pour
aller à Montréal l'aire un métier quelconque. Etpuis il avait passé deux
saisons dans les chantiers et était revenuchez son père quise faisait
vieux, pour diriger les travaux de laferme.Fanfan était un rude gars au
travail, il fallait lui donner cela, etil besognait comme
quatrelorsqu'il s'y mettait; mais il étaitjournalier, comme on dit au
pays, et il faisait assez souvent desneuvaines qui n'étaient pas
toujours sousl'invocation de saintFran?ois-Xavier.Comme il faisait tout à
sa tête, il avait pris pour habitude de nefaire ses p?ques qu'après la
période de rigueur,et il mettait uneespèce de fanfaronnade à ne
s'approcher des sacrements qu'après quetous les fidèles s'étaient mis en
règle avec les commandements del'?glise.
Bref, Fanfan était un luron que les commères du village traitaient de
pendard,
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