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2013-12-10 14:51:43
Il fit demander, sur-le-champ, de mes nouvelles, si j'étais tout à
faitrétabli.Le premier service que j'ai fait, depuis le retour du
Consul, c'était lejour d'une grande parade, que j'ai monté à cheval avec
le Consul. Lemaréchal du Palais, Duroc, voulait pas que je monte à
cheval le jour deparade. ?a me faisait de la peine. Je demande alors, au
Consul, lapermission de ne jamais quitter, car M. Duroc veut m'en
empêcher. Il medit: ?Monte toujours, il faut pas écouter Duroc, ni
personne.
? Après,j'ai monté toutes les fois qu'il y avait des parades. J'avais
une selleturque, toute brodée en or, et un cheval arabe pour les jours
de parade,et, pour le service ordinaire, j'avais des chevaux fran?ais,
et la selleà la hussarde galonnée en or, et je m'habillais comme je
voulais.J'avais des habits des Mameloucks, en velours et en casimir
brodés enor, bien riches pour les cérémonies, et des habits de drap bleu
etbrodés, moins riches[74].Un jour, au déjeuner du Consul, j'ai demandé
la permission de me marier.Il m'a dit: ?Mais tu es encore trop jeune
pour ?a. La demoiselleest-elle jeune et riche?? Je lui dis: ?Non, mais
elle sera une bonnefemme. Je l'aime bien. ? Il me para?t qu'on avait prévenu le Consul pour?a. Il me dit: ?Non,
non, je ne veux pas, tu es encore jeune et ellen'est pas riche. Elle a
vingt-quatre ans; tu n'as que quinze ans, tuvois bien que ?a ne peut pas
s'arranger!? Enfin, il me refuse. J'ai bienvu que ce refus était pour
mon bien et j'ai été obligé de dire au pèreet à la mère: ?Le Consul ne
veut pas que je me marie; c'est impossiblede le forcer.? Après qu'on a
dit ?a à sa fille, elle était désolée decette mauvaise nouvelle. Je l'ai
consolée le mieux que j'ai pu. Elle aété mariée, une année après, avec
un homme d'Amérique.
J'ai fait donnerune place à son mari, dans la même année.Nous avons
resté à la Malmaison trois mois pour prendre l'air de lacampagne. Le
premier Consul a voulu que je reste à Versailles chez M.Boutet[75]
jusqu'à ce que j'apprenne à bien conna?tre les armes dechasse. Comme la
Malmaison n'est pas bien éloignée de Versailles, je disau premier
Consul: ?Si je reste toujours à Versailles, qui est-ce quicouchera à la
porte de votre chambre pour vous garder dans la nuit? Jevoudrais y aller
le matin à six heures, et je travaillerais jusqu'à sixheures après
midi, et je viendrais ici pour faire mon service?? Il medit: ?Oui, tu as
raison.?J'ai fait tout ce trajet-là à cheval, et, pendant deux mois, M.
Boutetm'a montré tous les objets qui étaient nécessaires pour la
chasse.