分类: Android平台
2013-11-09 10:04:37
Il n'avait pas hésité às'exposer pour atteindre ce résultat, et son
audace avait été largementrécompensée par le succès d'abord, ensuite par
le roi lui-même, quidaigna manifester sa satisfaction à voix
haute.Ayant conquis le flot de rubans, il pouvait, après en avoir fait
hommageà la dame de son choix, se retirer de la lice. C'était son droit.
Mais,grisé par son succès, enorgueilli par la royale approbation, il
voulutfaire plus et mieux, et, bien qu'il e?t senti son bras faiblir
lors deson contact avec la bête, il résolut incontinent de pousser la
luttejusqu'au bout et d'abattre son taureau.C'était d'une témérité
folle. Tout ce qu'il venait d'accomplir pouvaitêtre considéré comme jeu
d'enfant à c?té de ce qu'il entreprenait. Cefut l'impression qu'eurent
tous les spectateurs en voyant qu'il sedisposait à poursuivre la course.
En effet, comme on a pu le remarquer, le taureau avait commencé
parfoncer au hasard, par instinct combatif. Dès la première passe, il
avaitcompris qu'il s'était trompé. Chaque passe, dénuée de succès, était
unele?on pour lui.Il ne perdait rien de sa force et de son courage
indomptable, sa rage etsa fureur restaient les mêmes, mais il acquérait
la ruse qui lui avaitfait défaut jusque-là.Le premier choc avait eu lieu
non loin de la barrière, presque enface de Pardaillan. C'est là que le
taureau avait éprouvé sa premièredéception, là qu'il avait été frappé
par le fer de la lance, là qu'ilrevenait toujours. Le déloger du refuge
qu'il s'était choisi devenaitterriblement dangereux. Afin de permettre à leur ma?tre de parader un moment en promenant
letrophée conquis, les aides de Barba Roja s'effor?aient de détourner
delui l'attention de l'animal.Mais le taureau semblait avoir compris
que, son véritable ennemi,c'était cette énorme masse de fer à quatre
pattes, comme lui, quiévoluait là-bas. C'était de là qu'était parti le
coup qui l'avaitmeurtri. C'était cela qu'il voulait meurtrir à son
tour.Et, comme il se méfiait, maintenant, il ne bougeait pas du g?te
qu'ils'était choisi. Il dédaignait les appels, les feintes, les
attaquessournoises des hommes de Barba Roja. Parfois, comme agacé, il se
ruaitsur ceux qui le harcelaient de trop près, mais il ne continuait
pas lapoursuite et revenait invariablement à son endroit favori, comme
s'ile?t voulu dire: c'est ici le champ de bataille que je choisis.
C'est iciqu'il faudra me tuer, ou que je te tuerai.Barba Roja n'en
voyait pas si long. Ayant suffisamment paradé, ils'affermit sur les
étriers, assura sa lance dans son poing énorme et,voyant que la bête
refusait de quitter son refuge, il prit du champ etfon?a sur elle à
toute vitesse.Comme elle avait déjà fait une fois, la bête le laissa
approcher et,quand elle le jugea à la distance qui lui convenait, elle
bondit de sonc?té.Maintenant, écoutez ceci: au moment d'atteindre le
taureau, l'hommefaisait obliquer son cheval à gauche, de telle sorte que
la lance port?tsur le c?té droit. Deux fois de suite. Barba Roja avait
exécuté cettemanoeuvre.