Heureux mariage de visions disparates

Heureux mariage de visions disparates Les approches diffèrent. Certaines s'opposent, presque. Entre le b?cher de Geneviève Baril composé de morceaux de chaises de cuisine br?lés qui soutiennent une silhouette de femme en métal et les collages de Josette Villeneuve, faits des photos de mariage des magazines qui permettaient à la petite fille qu'elle était de laisser libre cours à son romantisme, on a l'impression de passer d'un bout du spectre de la perception du mariage à l'autre. De la femme sacrifiée à l'autel du quotidien à la fillette qui rêve du glamour princier et féerique de la cérémonie.

L'intérêt le plus évident de Jusqu'à ce que la mort vous sépare, c'est cette variété qui nous transporte, avec chacune des oeuvres, dans une vision particulière et une approche artistique tout aussi singulière. La complexité et la simplicité s'y c?toient harmonieusement. Par exemple, Geneviève Baril présente un concept très simple au niveau esthétique: une longue tra?ne blanche qui descend depuis un mur pour s'étendre au sol sur quelques mètres. Rien de plus. Sauf que la tra?ne n'est constituée que de roses blanches, toujours vivantes, dont les tiges baignent dans l'eau. Quelque 4000 d'entre elles qui s'ouvrent et se referment quotidiennement dans leur cycle naturel induit par la lumière ambiante.

Pour l'artiste, la mort ne sépare pas, elle fait simplement partie d'une suite de phénomènes qui se renouvelle sans cesse dans un ordre immuable. Ce mouvement des fleurs est filmé du début à la fin de l'exposition et les images vidéo seront récupérées pour une autre exposition, La virginité du regard, en novembre prochain à la Galerie d'art du parc. Intrigant.