Par-delà le cadre originel, les Comités du dimanche au début des années 1870, puis à partir de 1889, l’Association du Repos et de la Sanctification du dimanche, qui rena?t à Paris sur les vestiges de la première, assurent la pérennité d’un combat auquel l’abrogation officielle de la loi sur le repos dominical en 1880 a redonné tout son sens. L’appui qu’apporte aux initiatives la?ques l’archevêque d’alors, Mgr Richard, fait écho à l’engagement de son prédécesseur trente-cinq ans plus t?t en faveur de l’?uvre naissante. Aux députés Keller et Chesnelong, fondateurs de l’Association de 1889, qui lui demandent sa bénédiction, le cardinal répond sans réserve?:53 En me faisant part de votre projet […], vous allez au devant de mes désirs. […] Je considère le repos du Dimanche comme l’un des fondements de la société chrétienne. En cherchant à y ramener la France, vous travaillerez de la manière la plus efficace à sa prospérité, non seulement religieuse, mais sociale. Je bénis donc de grand c?ur et j’encourage de tous mes v?ux l’?uvre que vous allez entreprendre [83] [83] AHAP, 1 D X, 19, Papiers Richard, lettre du cardinal Richard..
.suite.54 En 1896, il encourage la création de comités paroissiaux qu’il invite à travailler à ?rétablir l’observation du précepte dominical? et salue l’initiative de Léon XIII qui vient couronner l’entreprise de sa bénédiction apostolique [84] [84] Lettre du cardinal Richard 224; MM. les Cur233;s concernant...suite. Un demi-siècle s’est écoulé, mais les méthodes n’ont guère changé?: les initiatives la?ques viennent relayer l’enseignement épiscopal pour lui donner une résonance plus concrète, laissant à l’autorité diocésaine le soin d’approuver l’entreprise et de lui assurer une existence ecclésiale.Un manque de concertation55 Jusque dans la seconde moitié du Second Empire, les archives du ministère des Cultes attestent que des membres de l’épiscopat n’ont pas hésité, lorsqu’ils l’estimaient nécessaire, à solliciter l’intervention du gouvernement pour faire appliquer la loi du 18 novembre 1814 par les administrations de leur département. Les premiers exemples datent de la monarchie de Juillet. En 1844, Mgr Parisis demande ainsi au ministre des Cultes que les travaux du Génie militaire de la ville de Langres cessent les dimanches et fêtes [85] [85] AN, F19 5539, Mgr Parisis au ministre de l’Instruction...suite.
L’année suivante, Mgr Affre proteste contre les travaux de rénovation de l’église de Bagneux qui ne sont pas interrompus pendant l’office dominical, rendant impossibles ?l’accompli [ssement] des fonctions saintes? [86] [86] Roger Limouzin-Lamothe, Jean Leflon, Mgr Denys-Auguste...suite. Un fait identique est dénoncé à Beauvais en 1850 par Mgr Gignoux, qui juge invraisemblable que le gouvernement autorise la violation de l’un des premiers préceptes du christianisme dans le lieu même où il devrait être célébré [87] [87] AN, F19 5539, Mgr Gignoux au ministre de l’Instruction...
