160; Le gros mot est laché160;:
160;conversion160;. Qu’est-ce à dire quand les mêmes affirment la
nécessité absolue du dialogue160;? Ne sommes-nous pas en face d’une
contradiction, d’un oxymore chrétien160;? 4 C’est à cette question que
s’attaque le dossier de ce n° 23160;: 160;Missions, conversions et
dialogues160;: questions, dilemmes et choix160;. Et il le fait en
prenant de la hauteur grace à une fusée à trois étages qui s’élève à
partir d’un exemple historique (Catherine Marin) à une approche
philosophique (Patrick Fridlund) pour en finir avec la réflexion d’un
théologien en situation interreligieuse dans la Turquie actuelle
(Claudio Monge). Les deux directeurs du dossier mettent bien les choses
en perspective. 5 Soulignons aussi le très grand intérêt de la
contribution de Pierre Gillet, dans les Varia, en ces temps où la Chine
occupe de plus en plus notre horizon160;: on conna?t (ou croit
conna?tre) la figure de Vincent Lebbe, mais on ne conna?t pas du tout
les multiples combats qui ont accompagné la naissance de la Société des
Auxiliaires des Missions (Bruxelles) qui est née de ses intuitions
prophétiques. 6 Ce numéro 150; en retard certes puisqu’il s’agit du
numéro de… septembre 2012 150; a le mérite d’être moins volumineux, ce
qui permettra de pouvoir finir de le lire avant le n° 24 qui devrait
suivre à un mois d’intervalle160;! Ce sera le dernier numéro de l’équipe
rédactionnelle actuelle mais l’aventure va continuer. Et nous rappelons
à nos lecteurs le programme des quatre numéros de 2013 pour qu’ils
puissent se réabonner sans tarder…N° 25, mars160;: Sociétés coloniales
et religions (sous la direction de Claude Prudhomme).
N° 26, juin160;: Les mots de la religion (sous la direction de Philippe
Martin et Lionel Obadia).N° 27, septembre160;: Sortir d’une religion
(sous la direction de Oissila Saa?dia).N° 28, décembre160;: Dynamiques
religieuses contemporaines au sein des nations autochtones du Nord-Est
de l’Amérique (sous la direction de Louis Rousseau, Montréal).""Ce
dossier porte sur l’articulation entre deux dimensions difficilement
conciliables de la rencontre interreligieuse160;: le dialogue et la
conversion. Il est issu d’un groupe de recherche de l’Institut de
Science et de Théologie des Religions (Istr) du Theologicum de
l’Institut Catholique de Paris, qui rassemble depuis trois ans des
chercheurs de plusieurs disciplines (théologie, anthropologie,
sociologie, histoire) et de différentes confessions. 2 à partir
d’exemples historiques ou contemporains précis, le groupe de recherche
s’est efforcé de reconna?tre, d’éclairer et de penser la tension, voire
la double contrainte, existant entre les projets contemporains de
dialogue menés par les groupes religieux et la propension profonde de
ces derniers à s’agréger de nouveaux membres comme à éviter le départ
des anciens. Jusqu’ici toujours implicite et le plus souvent inaper?ue,
cette contradiction entre la valorisation de la rencontre
interreligieuse 150; très récente à l’échelle historique 150; et la
permanence d’une visée conquérante ou défensive (plus ou moins
fondamentale selon les cas) para?t aujourd’hui être l’une des clés de
l’évolution des relations interreligieuses dans les différentes sociétés
de notre monde globalisé. 3 Nous présentons ici trois points de vue qui éclairent une réflexion
contemporaine sur l’articulation et la tension entre dialogue et
conversion160;: un témoignage de la mission ad extra en Asie au xvie
siècle où saint Fran?ois-Xavier découvre progressivement l’ampleur des
questions soulevées par l’évangélisation160;; une réflexion à l’écoute
des philosophes des religions anglo-saxons qui témoignent de
problématiques contemporaines aconfessionnelles160;; une réalité
concrète de la question posée par les lieux de cultes où pratiquent des
gens de plusieurs religions.Fran?ois-Xavier160;: de la certitude au
questionnement 4 Catherine Marin, historienne des missions, nous invite à
regarder de plus près la thématique de la conversion, omniprésente dans
le parcours missionnaire de Fran?ois Xavier. Au fil de sa vie, Fran?ois
Xavier prend conscience de la complexité des enjeux spirituels à mettre
en ?uvre pour convertir les gens au christianisme. Même s’il a beaucoup
baptisé en Inde, 160;jusqu’à en avoir les bras fatigué160; 150; dit-il
dans ses lettres 150;, il a réalisé progressivement le peu d’efficacité
de ces conversions160;: à trop vite évangéliser, on ne supprime pas
160;l’idolatrie160;160;; les processus de conversion sont long à vivre.
Après quelques années d’expérience sur la c?te malabare, le mépris
systématique des brahmanes et de leur croyance superstitieuse, la
manière d’imposer la foi chrétienne sans prendre en compte leur
culture...
n’apparaissent plus nécessairement comme la meilleure méthode. 5
Finalement, l’expérience indienne va le faire m?rir et il arrive au
Japon avec de nouvelles perspectives160;; d’autant que le peuple qu’il y
découvre est beaucoup plus éduqué. Comment ne pas scandaliser les
Japonais160;? Se faire accepter d’eux160;? Découvrir leur culture et
leur éducation160;? Il entre en dialogue avec des moines bouddhistes et
per?oit la nécessité de prendre le temps nécessaire pour mieux les
conna?tre, apprendre la langue et échanger sur les concepts clefs du
christianisme160;: Dieu, la création, l’expérience du
mal...Théologiquement, ses questions s’élargissent aussi160;: il
s’interroge sur le plan de Dieu160;: Pourquoi Dieu ne s’est-il pas
manifesté avant à ces gens-là160;?La réflexion éclairante de quelques
philosophes 6 Philosophe des religions suédois, Patrick Fridlund
s’interroge sur les conflits éthiques inhérents au dialogue
interreligieux et pointe un certain nombre d’articulations subtiles dont
il faut avoir conscience pour en saisir les enjeux. Il part de la
réflexion éclairante de quelques philosophes assez peu connus dans le
monde francophone (Heim, Panikkar, Rescher, Clifford, Lindbeck, James.
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